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Les petites lectures de Géraldine
1 septembre 2016

KAKUTA Mitsuno - La cigale du huitième jour

cigale

Résumé der de couv : Une jeune femme court dans les rues de Tokyo, un bébé dans les bras. Cette enfant n’est pas la sienne ; sans préméditation, elle vient de la voler.
Dès lors, la vie de Kiwako n’est plus qu’une longue cavale à travers l’Archipel. Paniquée à l’idée de se faire repérer, elle change toujours plus vite d’endroit et d’identité, emportant l’enfant dans l’instant, la déracinant chaque fois plus violemment.
Et pourtant, tout demeure absolument doux entre la jeune femme et la petite. Étrangement, la complicité qui s’installe entre elles ne cesse de s’intensifier, la peur et l’insécurité n’entament pas ce bloc de tendresse, cette harmonie dans laquelle nul témoin ne peut déceler la moindre faille.

Ne sachant où aller, Kiwako se réfugie chez Angel Home, une communauté qui recueille des femmes en difficulté. Là-bas, les femmes perdent leur identité et ne vivent plus sous les diktats de la société japonaise. Les règles de vie sont strictes, mais rassurantes pour ces êtres déboussolés. La petite Kaoru y grandit pendant 2 ans, jusqu'à une descente de police qui poussera sa mère à fuir à nouveau, vers les îles touristiques de la mer de Séto. Là-bas, elle trouve un travail, s'installe avec sa petite et vit des jours heureux loin du tumulte de la ville. Prise en photo avec sa fille lors d'une fête de village, elle est démasquée et sa fille lui est brusquement arrachée. 

Le récit suit alors Kaoru, Erina de son vrai nom. Après avoir été reprise à Kiwago, elle a rejoint ses parents déboussolés, ne gérant aucune vie familiale, la laissant livrée à elle-même. A 20 ans, elle tombe amoureuse d'un homme marié qui la mène en bateau, tombe enceinte, imitant malgré elle Kiwago, la "femme par qui tout le malheur est arrivé". Accompagnée d'un amie providentielle, elle retourne sur les traces de sa fuite avec Kiwago, d'abord écoeurée, puis prenant conscience doucement de tout l'amour et la sérénité que lui a apporté Kiwago. Le livre se termine sur une scène magnifique et très émouvante pendant laquelle les deux femmes se croisent : Kiwago reconnaît sa Kaoru et n'ose intervenir pour la préserver.

Ce roman est un road-movie dramatique, qui tient en haleine, et qui offre une très belle immersion dans la société nipponne, aussi délicate et polie qu'implacable et dure. On retrouve les codes du roman japonais : la force des symboles, des couleurs, des odeurs et surtout la poésie, omniprésente. 

Le thème est très déroutant au début, tant il est difficile de comprendre l'enlèvement d'un nourrisson. Et pourtant l'amour et la complicité qui unissent la ravisseuse et le bébé au fil des années sont si forts qu'à aucun moment on ne s'inquiète pour l'enfant. Seule l'un amour est palpable. C'est toute la force de ce roman : de nous donner envie que cette fuite ne s'arrête jamais..

J'ai trouvé quelques longueurs dans les pages dédiées à l'historique et au fonctionnement d'Angel Home, qui ont certainement plus d'importance pour des Japonais, puisque ce genre de communauté new age s'est beaucoup développé là-bas après la guerre. Sinon c'est un roman magnifique, très émouvant, qui chamboule le lecteur et sa morale, le laissant tout ému et troublé. 

 

 

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